L'actualité de la crise : NÉFASTE BILLET VERT, par François Leclerc

Billet invité.

L’implosion ne suit pas les tracés des frontières. Elle emprunte également plusieurs dimensions: celle de la dette publique, ou bien celle de la dette privée, qui lui est étroitement liée. Elle a également une dimension monétaire, dans laquelle elle est désormais installée.

La faiblesse persistante du dollar continue de produire des dégâts, dans le contexte de ce que Celso Amorim, ministre des affaires étrangères brésilien de l’époque, avait alors appelé « la guerre des monnaies ». Depuis, elle n’a pas connu de trêve, comme toute guerre larvée appelée à durer.

Guido Mantega, le ministre brésilien des finances, vient en conséquence de prévenir que son pays allait mettre en place « un cordon sanitaire » pour se protéger. La libre circulation des capitaux et l’absence de toute entrave ou intervention sur le marché monétaire connaît de premiers coups de canif. Cela ne fait que commencer.

La croissance du Brésil diminue, passant de 7,5% en 2010 à 4% de prévu cette année. Résultat d’une demande plus faible des pays occidentaux, mais également de la hausse du real par rapport au dollar, qui affecte la compétitivité des produits brésiliens, lui même effet de l’entrée massive de dollars attirés par des taux d’intérêt très élevés. Les investisseurs procèdent à des opérations à court terme, dites de carry trade.

De premières mesures viennent d’être prises afin de contenir cette hausse du real qui n’arrête pas, en renforçant le contrôle et les taxes sur les transactions impliquant des contrats sur le marché des dérivés. Celles-ci pourront atteindre 25%, avec pour objectif de freiner la spéculation sur le marché à terme du change, en la rendant moins rentable.

Les industriels japonais ne sont pas mieux lotis, devant faire face à un renchérissement continu du yen par rapport au dollar, qui pénalise le volume de leurs exportations ou amoindrit leur marge. Transgressant l’interdit, le gouvernement est à nouveau intervenu sur le marché des changes – l’ayant déjà fait en septembre 2010 et en mars dernier – afin de faire baisser la valeur du yen. La banque centrale (BoJ) va parallèlement augmenter ses achats d’actifs financiers auprès des entreprises ou de l’Etat, multipliant par cinq l’enveloppe qu’elle va y consacrer pour atteindre 442,5 milliards d’euros d’ici à la fin de 2012.

Ce qui est en jeu, c’est le risque d’une délocalisation de la production vers des pays à monnaie faible, afin de rétablir les marges sans augmenter les prix. Une telle perspective serait très néfaste à une économie déjà sous le régime d’une quasi-déflation, aboutissant à l’augmentation du chômage et à la diminution de la consommation.

En réalité, la force du yen résulte d’un paradoxe. Monnaie du pays le plus endetté du monde occidental et dont l’économie est durement atteinte, il conserve envers et contre tout son statut de valeur refuge, comparé avec le dollar… A ce jeu, le yen a atteint par rapport à ce dernier son plus haut niveau depuis 1945.

Une telle situation est subie par d’autres devises, dont le real brésilien comme on l’a vu, et elle n’est pas étrangère à l’euro, qui ne cesse également de s’apprécier par rapport au dollar, en dépit de la crise européenne. La force relative de l’un résulte de la faiblesse de l’autre.

Dans le cas du franc suisse, cela atteint des proportions telles que la Banque Nationale Suisse (BNS) a du déjà massivement intervenir pour tenter de contenir la hausse de sa monnaie. Mais cette fois-ci, c’est l’euro et le dollar qui jouent ensemble le rôle de repoussoir. Depuis le début de l’année, le franc suisse s’est ainsi apprécié de 10% par rapport à l’euro, affectant les exportations du pays. La BNS vient cette fois-ci de resserrer ses taux directeurs et va accroître ses émissions de liquidité, afin de tenter de contrer la hausse de sa devise, ne voulant pas renouveler ses achats massifs d’euros et de dollar de 2009 et 2010, qui lui avaient fait subir d’importantes pertes de change.

Si le dollar fait toujours référence au plan monétaire et dans les échanges commerciaux, il est devenu un élément profondément déstabilisateur de l’économie dans de nombreux pays, à commencer par les pays émergents présentés comme les sauveurs. Soit en raison des débouchés qu’ils offrent, soit à cause des excédents dont ils disposent. Ce n’est pas le moins paradoxal des effets destructeurs de la crise américaine, même s’il est éclipsé dans l’immédiat par les événements en cours : on attendait un détonateur américain, il se présente européen.

68 réponses sur “L'actualité de la crise : NÉFASTE BILLET VERT, par François Leclerc”

  1. la croissance ce n’est vraiment plus de notre époque , il serait vraiment tant de créer une commission internationale pour le renouvellement de l’économie … mais certains ont du mal à arrêter tant il sont accroc à leurs magouilles de milliard à la nanoseconde , comme un joueur est accroc à sa machine à sou … ils sont pathétiques

    1. La croissance est toujours de notre époque pour deux raisons (au moins).
      La première, on ne cesse d’en débattre ici : une fuite en avant établie en système économico-financier.
      Mais de la deuxième, on ne parle pratiquement pas. Chaque jour qui passe voit la planète s’alourdir de quelques centaines de milliers d’habitants dont (pour le dire le plus crument possible), il va bien falloir essayer de faire quelque chose ; à commencer par des consommateurs.
      Même si, d’après les « spécialistes », et grâce au know how irremplaçable de sociétés telles que Monsanto,(;) ) la Terre est tout à fait capable de nourrir quelques milliards de personnes en plus,
      il est à craindre qu’en fait, nous soyions déjà trop nombreux.
      Le problème, quand on vit dans un système qui ne repose que sur des dettes ; dettes à faire prendre en charge par les générations à venir, c’est qu’ une mise en place d’un processus lent de dépopulation ne tiendra pas la route.
      Il reste l’autre solution.

  2. La BCE va acheter des obligations italiennes à partir de lundi.

    La Banque centrale européenne (BCE) est d’accord pour commencer à acheter des obligations d’Etat italiennes à partir de lundi en échange de l’engagement du gouvernement italien à accélérer la réduction des déficits, a annoncé vendredi un ministre italien.

    « Tout le monde craint que nos obligations ne deviennent des bouts de papier sans valeur mais avec le retour à l’équilibre budgétaire un an plus tôt que prévu, la BCE a garanti qu’à partir de lundi elle achèterait nos obligations », a déclaré aux journalistes le ministre des réformes institutionnelles Umberto Bossi.

    « Pour nous, c’est une solution, une garantie », a déclaré M. Bossi, qui est aussi le chef de la Ligue du Nord, principal allié du Premier ministre Silvio Berlusconi au sein de la coalition gouvernementale de centre droit.

    « Nous avons absolument besoin de ces obligations parce que si nous n’arrivons pas à les vendre nous ne pourrons pas payer les retraites ou la santé, c’est donc une obligation pour nous », a-t-il ajouté.

    M. Berlusconi avait indiqué plus tôt dans la journée que l’Italie allait accélérer son programme d’austérité adopté par le parlement le mois dernier afin de faire en sorte que l’équilibre budgétaire soit atteint en 2013 et non plus en 2014 comme prévu initialement.

    Les marchés boursier et obligataire italiens ont été bousculés au cours des dernières semaines en raison des craintes suscitées auprès des investisseurs par l’ampleur de la dette publique, la croissance anémique et les tensions qui affaiblissent le gouvernement.

    La prime de risque, à savoir l’écart entre le taux des obligations allemandes, référence du marché, et les bons du Trésor italiens a atteint des niveaux record au cours des derniers jours.

    http://www.romandie.com/news/n/_La_BCE_va_acheter_des_obligations_italiennes_a_partir_de_lundi_050820112308.asp

      1. Disons même qu’on les créait les secousses, parce que je vais vous dire ces sommes en jeu vous enlevez les dettes des états vous les placez où ? Dans l’économie réelle ? Pour investir à produire quoi ? pour consommer quoi ? Vous imaginez le nombre de star up qu’il faudrait créer de toute pièce pour absorber les sommes en jeu .

        Si les hommes étaient intelligents ils feraient preuve de fraternité et non de cupidité, ils en seraient mille fois plus heureux et au lieu de stocker il y aurait distribution

    1. Rachat des oblig par BCE ?
      Vous êtes fous et à qui les refile t’elle , aux peuples ?
      Alors prenez les armes.
      Pas de rachat des oblig , les détenteurs doivent s’assoir dessus.
      Les états doivent chacun en prendre leurs responsabilités.
      Les obligations sont non transférables , non négociables , celui qui en détiens peut les bruler.

      1. De toute façon, la BCE n’a pas assez de fonds propres pour continuer à acheter les obligations des PIGSSSSS (Je met beaucoups de S car nous sommes tous à ranger dans cette catégorie. Même nous, on y va.) Il faudra bientôt que les PIGSSSSS recapitalisent la BCE ou le fond de solidarité pour continuer la comédie tragique.

    2. Les différents programmes d’austérité concoctés il n’y a que quelques mois d’ici l’ont étés sur des bases qu’il faudra bien reconnaître comme ayant été très optimistes au vu des évolutions les plus récentes . Optimistes et donc, dans les faits, passablement insuffisants ; outre le fait qu’en eux-mêmes, ils induisent des ralentissements conjoncturels qui auront étés, eux, passablement sous-estimés. Et ils feront quoi après ? En remettre encore une couche ??

  3. Mon dieu mais c’est de protectionisme dont vous parler mr Leclerc.Les brésiliens seraient-ils devenus nationalistes.Instaurer des entraves au commerce c’est du fachisme,voir pire.

    Pour les suisses on savait déjà depuis qu’ils sont contre les minarets, d’ailleurs je les soupsonne de fournir les canifs.

    Merci beaucoup pour cet article fort instructif.

    1. euh, je ne vois aucun rapport entre un vote du peuple (de la vraie démocratie ou du moins ce qui en est le plus proche) et le fait de protéger son économie comme on l’a toujours fait

      alors il serait bien de ne pas s’abreuver des clichés que la presse internationale (propriété de magnats financiers) distille à qui veut bien l’entendre que la Suisse est un « mauvais pays qui laisse son peuple décider »

      merci

      un Suisse

      1. nan mais c’est pas grave, c’est juste qu’à force de toujours lire les mêmes choses sur la Suisse de la part de gens qui n’y vivent pas ça devient usant

        pour les minarets, ça aurait pu être des temples bouddhistes, des cathédrales romanes ça aurait été pareil, le peuple aurait été contre (bon c’est probable qu’il n’y ai pas eu de votations populaires) tout simplement parce qu’on essaie de préserver au maximum le « panorama » de nos villes et campagnes (d’ailleurs nous avons énormément de monuments classés dans nos villes)

        enfin, ceci est dit ^^

    2. Les Brésiliens sont des gens de bon sens et eux au moins défendent leur souveraineté.

      1. Ils vivent tous a credit… Cf blog de crottaz finance au sujet du bresil. C un paradis artificiel, un de plus, dope aux energies fossiles et aux ogms.

  4. Il m’a fait plaisir cet article Mr Leclerc car c’est une une dimension du problème dont j’arrivais difficilement à prendre pleine conscience.

    Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire… Pour ceux à qui elles ne font pas plaisir à entendre!
    Pour ma part, ces vérités m’emplissent de gratitude pour votre travail de partage.

    Bonne continuation.

    PS : je sais, cette intervention ne fait pas avancer les choses, mais je ne résiste pas à encourager et soutenir cette équipe qui propose un contenu exemplaire d’intégrité et de conscience. C’est trop rare que pour ne pas être valorisé. Merci à tous!

  5. The Standard & Poor’s rating agency served the Obama administration with notice Friday afternoon that it planned to downgrade the U.S. government’s AAA credit rating, an administration official told CNN.

    But S&P has yet to make its ruling public, and the source told CNN the agency is reconsidering after the administration challenged S&P’s analysis of the government’s finances.

    The source, a senior official involved in the discussions, said the agency was off by « trillions » in its economic model and was now working to revise its analysis.

    S&P did not return repeated calls for comment.

    The official described the talks as a « moving target » and said « it’s clear some people there still want to go forward » and downgrade U.S. debt.

    Rumors swirled for most of the day Friday that S&P was preparing to make its move. But even several hours after the market close, official notice had yet to materialize

    Rating agencies – S&P, Moody’s and Fitch – analyze risk and give debt a « grade » that reflects the borrower’s ability to pay the underlying loans.

    The safest bets are stamped AAA. That’s where U.S. debt has stood for years. Moody’s first assigned the United States a AAA rating in 1917.

  6. et là ça vient de tomber !

    S&P vient de dégrader la note des Etats-Unis à AA+ avec possibilité de revoir à la baisse

    Lundi c’est l’apocalypse !

  7. http://www.zerohedge.com/news/sp-downgrades-us-aa-outlook-negative-full-text

    http://www.zerohedge.com/news/and-just-because-there-risk-us-could-lose-its-aaa-rating-tim-geithner-no-risk

    Voila pourquoi la descente boursière a commencé. Insider trading évident et rinçage de tous ceux qui espérais un rebond après le relèvement du plafond de la dette US. Pourtant ca fait 40 ans qu’ils sont prévenus par le monde entier concernant leur exorbitant privilège. Leur dernière carte sera la guerre.Une de plus, mais d’ampleur non comparable avec les précédentes. Soyez prêts en âme et conscience!

  8. Messieurs-Dames : Standard & Poor’s vient d’abaisser la note des États-Unis ! À mes yeux, c’est l’équivalent (symbolique, mais ce sont les symboles qui nous régissent, non ?) de la chute du mur…

  9. Ca y est, la note des Etats-Unis a été abaissée d’un cran par Standard and Poor’s à AA+… Il était temps, car ça devenait ridicule étant donné l’état catastrophique du pays !

  10. les etats unis ont perdu leur triple a…

    /me va utiliser le reste de ses bons d achat pour finir mes stocks de bouffe et vider mon AV pour me payer des yeux. /me pense que de bons yeux vont etre utiles dans les temps a venir… Et de bonnes dents aussi… Pensez a faire soigner vos caries avant que la societe se casse la gueule…

    La video de dimitri orlov sur le parallele entre chute urss et chute usa est assez impressionnante. L avenir de notre pays depend desormais de nos fonctionnaires et des sacrifices qu ils sont prets a consentir pour soutenir le systeme pdt la transition sociale. S ils continuent a tenir leur poste, mm sans etre payes, durant les temps troubles et violents qui s annoncent, alors nous n irons pas au chaos total. Si les fonctionnaires lachent, surtout dans les domaines vitaux, alors on est foutu.

    Les anti fonctionnaires vont enfin piger a quoi sert un VRAI systeme public et en quoi c est utile.

    1. Les anti fonctionnaires vont enfin piger a quoi sert un VRAI systeme public et en quoi c est utile.

      oui !
      Je suis pour une économie mixte – ce qui était la nôtre, et qu’il fallait donc abattre par tous les moyens les plus mafieux –

      mais les fonctionnaires, ce serait un peu, dans une chorale, les voix de basse et autre contralto, qui soutiennent l’ensemble, et permettent à la mélodie ( soprano, ténor) de s’exprimer…c’est l’ensemble qui est harmonieux !

      tiens, voilà ce qu’on a voulu nous faire oublier : l’ensemble : le vivre ensemble, le bien commun, la chose commune =) tronçonner ont-ils dit , de la division naîtra notre puissance !

  11. {à propos du Japon} « Ce qui est en jeu, c’est le risque d’une délocalisation de la production vers des pays à monnaie faible, afin de rétablir les marges sans augmenter les prix. »

    Excusez l’ignorance de l’humble vermisseau occidental ethnocentré que je suis, le Japon avait-il donc été miraculeusement épargné jusque-là par ce phénomène ? Ou parlez-vous du risque d’une inflation de la délocalisation ?

    1. extrait du fort intéressant article ci-dessus :

      … »le Patoo :Une question me taraude, comme dirait l’autre: puisque les bourses ne jouent plus qu’un rôle de spéculation, pourquoi ne pas les supprimer tout simplement? Ne peut-on pas s’en passer par un service public de financement des entreprises?

      Il y a des économistes, comme Frédéric Lordon, qui proposent de supprimer la Bourse, pour ces mêmes raisons. Ma réponse, c’est que ce serait bien de pouvoir le faire, mais aujourd’hui, ce serait très difficile d’y arriver étant donné l’importance énorme qu’ont prises les bourses.

      Ma proposition, moins ambitieuse, même si celle de Frédéric Lordon me séduit, c’est de réduire considérablement la taille des bourses, notamment par une taxation des transactions boursières…. »

      Lordon, yessssssssssssss ! plus radical !

      Plihon, plus proche de PJ, semblerait-il …’mais pense, que ce serait bien de pouvoir fermer les bourses …
      ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

  12. c’est d’une Révolution Copernicienne dont nous avons besoin, le cul par dessus tête, remettre ce monde à l’endroit : l’Homme ne dépend plus des choses déifié, mais c’est lui qui reprend les commandes par la démocratie réelle et la création d’entrepreneurs indépendant de tout ce Capitalisme véritable Vampire comme disait le « Vieux » !!
    Le Capitalisme n’est pas réformable, il ne lachera qu’après des luttes et de la violence…
    Mais « sa » violence actuelle est inégalable !!

  13. S & P baisse la note US à AA + avec un avis négatif
    A la question : « Y a-t-il un risque que l’US puisse perdre sa notation AAA ? » Tim Geithner répond : «Aucun risque»
    Eh bien, tant pis pour les complots.
    S & P vient de publier une critique acerbe du chaos total qu’ est devenu le gouvernement de ce pays.

     » La corde raide politique des derniers mois met en évidence ce que nous voyons, que la gouvernance de l’Amérique et l’élaboration de politiques devient moins stable, moins efficace, et moins prévisible que ce qu’elle nous laissait croire auparavant.

    Le plafond d’endettement et la menace de défaut de paiement sont devenus une monnaie d’échange politique dans le débat sur la politique budgétaire.
    Malgré un large débat cette année, à notre avis, les différences entre les partis politiques se sont avérées extrêmement difficiles à combler, et, comme nous le voyons, l’accord résultant étaient bien en deçà du programme d’assainissement budgétaire que certains promoteurs avaient envisagé jusqu’à tout récemment.

    Républicains et les Démocrates n’ont pu se mettre d’accord à l’épargne relativement modeste des dépenses discrétionnaires tout en déléguant les décisions du Comité spécial sur plus des mesures globales.
    Il semble que pour l’instant, de nouveaux revenus ont chuté vers le bas sur le menu des options politiques.
    En outre, le plan prévoit des changements politiques mineurs sur Medicare et peu de changement dans d’autres droits, le confinement dont nous et la plupart des autres observateurs indépendants considèrent comme essentiels à long terme sur la viabilité budgétaire.  »

    À quoi s’attendre, lundi :

    « il est possible que les taux d’intérêt puissent augmenter si les investisseurs réévaluer le prix de risques relatifs.

    En conséquence, nos facteurs de scénario alternatif à 50 points de base (pb) -75 pb de hausse sur les rendements obligataires à 10 ans relatif.
    Le cas de base et à l’envers à partir de 2013.
    Dans ce scénario, on projette que le fardeau de la dette publique nette passerait de 74% du PIB en 2011 à 90% en 2015 et à 101% en 2021. « 

    Et pourquoi tous ceux qui ont dit que le « downgrade » n’aura aucun impact sur les marchés, sera testée dès lundi :

    «Ce lundi, nous allons publier des communiqués distincts concernant les notes affectées dans les fonds, le gouvernement et des entités liées, les institutions financières, assurances, finances publiques, et les secteurs des financements structurés.  »

    Traduction: des conséquences imprévisibles : vous êtes les bienvenus !

    Pendant ce temps là en Europe, des retraits sont progressivement entrain de se faire par les ménages sur leurs comptes de dépôts.
    Après l’Irlande et la Grèce, c’est au tour de l’Espagne, l’Italie et le Portugal.
    En France, il faut faire la queue 30 minutes pour acquérir 1malheureux petit Napoléon de 20 francs or.

    Si ces retraits continus à la manière d’un bank run, les banques vont être contraintes de vendre leurs actifs financiers douteux – que les investisseurs veulent de moins en moins – afin de recapitaliser leurs fonds propres.

    Que ce chaos soit organisé ou non, les dirigeants politiques et l’élite financière savent que les choses ne peuvent que très mal finir car ils s’accrochent aux mêmes recettes pour maintenir en forme le même système pour que surtout, rien ne change.

    Les 600.000 Mds de $ de produits dérivés papier n’ont de tangible que 10 % de leurs valeurs, c’est-à-dire égal à zéro, tout comme la monnaie électronique de la FED.

    Après la déflation sur les salaires, l’impôt non légiféré qu’est l’inflation, la réduction aveugle des programmes de protections sociales et à mon avis, si les choses devaient mal tourner (ce qui n’est plus un pressentiment mais une réalité palpable), les produits financiers des Banques (Ass. Vie, épargne retraite et Livrets) pourraient bien servir de cheval de Troie pour une mise à contribution de la dette obligataire des Etats sur l’épargne des ménages, voire si la panique s’empare de ceux-ci, de l’instauration d’un « corralito » à la façon des Argentins dans les années 90, afin de contrer les effets de l’insolvabilité des banques et des Etats, en limitant plus fortement encore les retraits sur les dépôts.

    Quels risques pour l’assurance vie ?

    La dernière possibilité est que les banques centrales européennes rachètent elles-mêmes leur propre dette, à l’image des 360 milliards de dollarsqu’a acquis la Fed. C’est ce qu’on appelle le quantitative easing. Ce mécanisme sert à faire baisser les taux de rendement en donnant une impression de demande importante. Les banques centrales qui rachètent les dettes émises par leur propre gouvernement font donc monter artificiellement la demande d’obligations souveraines.

    De ce fait, la valeur nominale des obligations grimpe, faisant baisser mécaniquement le rendement, ce qui permet aux différents gouvernements de payer des intérêts plus faibles sur leur dette. Il est impossible de savoir à quel niveau s’élèvent réellement, en Europe, ces mesures de quantitative easing.

    Une chose est sûre, tout cela n’est pas bon pour les obligations, donc pour l’assurance vie. Ces créances nuisent à la valeur nominale des obligations. Cela pose problème pour l’assurance vie à taux garanti. Le taux des contrats déjà signés est maintenant inférieur à ce qui peut se trouver sur le marché.
    Extrait tiré de Money Week :
    http://www.moneyweek.fr/20100219237/conseils/obligations-grecques-impac/

    La plupart des grandes banques ont déjà réduit d’un tiers le montant des retraits en liquide dans les DABs et plafonnés les retraits à vue au guichet.
    Elles cherchent à retenir de plus en plus la liquidité des comptes de dépôt.
    Inutile donc de faire un dessin.

    Concernant le livret A, il existe déjà une mesure de restriction des retraits, activable en cas de « force majeure », et limitant les retraits à 2 % du maximum autorisé des dépôts par quinzaine.

    2% de 15.300,- €, ça fait 306 euros par quinzaine ou 153 euros par semaine.
    C’est peu sur le plafond et encore ridiculement bas pour la majorité des détenteurs du Livret A si l’on considère que les bénéficiaires ont en moyenne 2000 € sur leurs livrets.
    40 € par semaine, c’est maigre, juste de quoi acheter du pain, des clopes, un peu de viande et quelques fruits et légumes.
    Reste à savoir quels seront les motifs de « force majeure » invoqués …

      1. Des vacances en Papouasie alors – sans journaux, ni TV, ni radio, ni internet… Ou alors ce sont ses neurones qui sont en vacances dans son crane depuis un bon moment…

      2. Vous êtes mignons tous les deux 😉
        Oui les vacances se sont bien passées et la Wifi excellente, même en Papouasie, ça passe.
        Pour la naïveté, rien que du factuel conjugué avec ce que sont en train de mettre en place concrètement les banques pour sauver les meubles, en dernier ressort, le contrôle des comptes de dépôt et l’épargne des ménages.
        Merci @Pablito75 pour le lien de l’article du blog finance de Le monde.fr daté de ce jour, très instructif, blog que je lis régulièrement en plus de celui présent ici, bien entendu.

        … ou alors, ce sont ses neurones qui sont en vacances dans son crane depuis un bon moment …

        Ha bon ?
        À quoi pensez-vous précisément Pablito ?
        Vos propos sont insidieux.
        Je m’attendais à plus de finesse de votre part ou du moins, d’éclaircir la lanterne des lecteurs qui lisent de tels remarques, sans en étoffer les fondements.
        Ayez au moins l’honnêteté intellectuelle et l’obligeance de vous exprimer sans détours.

      3. Tiens un laquais de Georges (ou peut-être lui-même, allez savoir) avec des diminutifs comme seule arme pour contrer la mise en évidence de sa bêtise.

        Pathétique, mon pote…

    1. Ha non ne confondez pas naïveté et cécité ……LOL

      Surprise générale. ????

      OUPSSSSSSSSS………..il n’est pas ressorti du cosmic bunny hole ce matin

      1. En effet, ce n’est une surprise pour personne et je n’ai jamais dis le contraire.
        Pour moi, l’auto-destruction du système par ses propre abominations est bien en train d’avoir lieu.
        Les mesurettes qui sont prises en ce moment ne sont faites que pour en retardé l’inéluctabilité et, l’immense travail de Paul Jorion et son équipe, en saluant au passage la force et la pertinence de ses propositions, n’y changera rien.
        Les actions pour la refonte du système proposées ici feront loi, après l’effondrement final, c’est mon sentiment.
        Avant cela, c’est sauve qui peut.

        Tout est donc parfait.
        Ne pas tenter de freiner la chute.

        Laisser le mouvement pendulaire du balancier du capitalisme/politique corrompu et de la finance folle aller à son apogée tout en se préparant à la construction d’un nouveau paradigme, ce que ce blog fait remarquablement bien.

        Ce à quoi l’on résiste (les peurs, ce que l’on redoute) persiste et l’énergie (les actions) vont vers là où se porte notre attention, la focalisation des feux de la rampe qui font l’actualité.

        Cela fait en final, le jeu de ce et ceux-là même qui mènent cette danse « d’andouilles ».
        En définitive, nous allons tous payer, de la même manière qu’il y a 200 ans avec l’escroquerie à la Ponzi des Assignats.

        Alors, problème de cécité ou de naïveté ?
        Je vous en laisse juge.

        La nature ayant horreur du vide (et ce système reposant désormais sur rien), une purge est nécessaire, CàD qu’une dépression – pour ne pas dire hyper-dépression – celle-ci va tout balayer.
        Quand une personne entre en dépression – on connait ça, tous plus ou moins dans les aléas qui constitus ou ont constué nos vies – c’est un mécanisme naturel salutaire pour ôter de la pression, souvent une charge émotionnelle devenu insupportable.
        Elle est perçue souvent comme négative alors qu’ele recèle en elle-même, une formidable énergie, salutaire, pour qui sait en canaliser les resources insoupçonnées vers un mieux être avec soi-même et avec les autres.

        On peut apparenter la charge émotionnelle d’une dépression psycho-affective classique à la charge dépressionnaire de l’argent-dette que nous vivons actuellement, charge devenue insoutenable et qui a maintenu le système économico-financier vers toujours plus de croissance, tirant celle-ci d’une planète dont les ressources énergétique sont finies.

        Si les hommes sont incapables de réguler eux-mêmes les conséquences de leurs propres dérives, la nature et les lois qui régissent l’Univers les y contraindra.

  14. L’impact de la dégradation de la note des Etats-Unis devrait être en partie amorti par le fait que les bons du Trésor américains sont une composante obligatoire de beaucoup de fonds de pension, et autres institutions; d’autre part, les pays détenteurs comme la Chine ne vont pas les jeter sur le marché, le Japon s’il en vend verra sa monnaie renchérir par rapport au dollar alors que c’est l’inverse qu’il cherche aujourd’hui. L’effet « our currency, your problem » peut encore agir, parce que les investisseurs ne voient pas d’alternative.
    Et vous, qu’en pensez-vous?

  15. A qui profite le downgrade ?
    So….what purpose does this downgrade serve? It definitely serves a clear agenda. Think outside the box. Think globally. Think about the factual plans that have been directly laid out for all to see, or that have been exposed through leaks or other means.
    […]
    This is being done, and with behind the scenes prompting by our very own government, to pave the way for the government to say « oh well, our hands are bound, and we’ll be forced to cut spending on social spending now, » while our same government continues to transfer the ‘savings’ from cuts in social programs to TBTF Banks & Wall Street.

    Wall Street & TBTF Banks take absolute precedent. Watch how the cuts to follow in social programs and taxpayer-to-taxpayer transfer payments get marked to roughly the amount that the Treasury/Federal Reserve used to bail out Wall Street parasites.

    Welcome to the non-Hollywood version of The Matrix, and be careful to not bumb your head or twist your ankle when you jump down into the cosmic bunny hole, bitchez.

    1. Every night I jump into the cosmic bunny hole and you know what ? ^^

      That’s wonderful ! 🙂

      Alice au pays des merveilles.

  16. j »ai essayé de lui expliqué ,que la note des états unis était passé de AAA à A+ et que lundi la bourse allez dégringoler , que c’était le début de la fin .Il m’a regardé avec ses yeux interrogateurs , m’a demandé si j’avais quelques chose à manger ,rien .Il a fais demi tour pour rejoindre son camp de réfugier, il faussait très chaud en Somalie ce jour la .
    j’ai pensé qu’il devait avoir très faim, il a pensé que j’étais fou.

    1. Ben vi le papier vert ça ne se mange m^me quand on crève la dalle, merci pour ce rappel pédagogique, toute misère est……………RELATIVE !

    2. de lui expliqué « er »
      états-unis « Etat-Unis »
      la bourse allez « allait »
      quelques chose « choses »
      il faussait très chaud « faisait »

      Vous avez encore du travail pour obtenir le BEPC.

  17. Il n’y aura bientôt plus assez de forêts pour produire le papier qui nous sert de valeur monétaire. N’oubliez pas d’acheter une brouette pour emmener de quoi payer votre baguette ! Weimar, wir sind zurück !

  18. http://www.leparisien.fr/economie/dette-la-note-des-etats-unis-abaissee-pour-la-premiere-fois-06-08-2011-1557227.php

    Extrait :
    Quelles conséquences ?

    Les bons du Trésor américains sont une référence incontestée et constituent un refuge pour les investisseurs dans les périodes troublées. L’abaissement de cette note devrait contraindre ces derniers à une réévaluation généralisée des risques.

    Les régulateurs financiers américains ont publié vendredi une circulaire à l’attention de leurs banques affirmant que l’abaissement de la note ne changeait rien les concernant. Le Japon a de son côté renouvelé sa confiance dans les bons du Trésor américain. L’archipel a investi la plupart de ses réserves de changes dans ces bons du Trésor et est le deuxième plus important créancier des Etats-Unis.

    Il reste seize pays notés «AAA» chez Standard and Poor’s, dont quatre du G7: l’Allemagne, le Canada, la France et la Grande-Bretagne.  »

    Quelqu’un sait il où en sont les finances , taux d’endettement du Canada ?

    D’avance Merci.

  19. Il me semble que La Chine a egalement acheté beaucoup de BT américains ?
    Seront ils aussi confiants que les japonais ?

  20. Selon l’Italie, la BCE achètera des obligations italiennes lundi.

    La situation de l’Italie dans la crise de ladette dervrait trouver une accalmie lundi. La Banque centrale européenne (BCE) est d’accord pour commencer à acheter des obligations d’Etat italiennes à partir de ce jour. Elle le fera en échange de l’engagement du gouvernement italien à accélérer la réduction des déficits, a annoncé un ministre italien.

    «Tout le monde craint que nos obligations ne deviennent des bouts de papier sans valeur mais avec le retour à l’équilibre budgétaire un an plus tôt (que prévu), la BCE a garanti qu’à partir de lundi elle achèterait nos obligations», a déclaré aux journalistes le ministre des réformes institutionnelles Umberto Bossi.

    Interrogée dans la nuit, l’institution monétaire de Francfort a refusé de confirmer cette déclaration.

    «La BCE refuse de commenter», a indiqué une porte-parole.

    http://www.tdg.ch/italie-bce-achetera-obligations-italiennes-lundi-2011-08-06

    Le plus fort, c’est Jean-Claude « Canadair » Trichet ?

    Ou alors c’est Ben « Helicopter » Bernanke ?

    On va voir qui est le plus fort.

    1. Bernanke, Trichet et autres…………PFFFFFFFFFF………

      Pour pouvoir changer de logiciel il faut qu’il reste de l’espace sur le disque dur………..les leurs sont complètement saturés.

      terrible ! 🙁

      1. Il n’a qu’une manière de changer et celle là ils n’en veulent pas les Bernanke, les Trichets et les autres donc ………….. to be continued………..

    2. Chaque fois que je lis la BCE achetera du papier, je me rappelle justement qu’on nous l’a vendu indépendante de ses états actionnaires justement pour ne pas faire ça.
      En plus elle est sympa la BCE elle rachète sur le second marché pour en faire profiter les banques privées au dépends des états. Trop cool, qu’il est ce capitalisme financier, trop bons qu’ils sont ces peuples de ne pas mettre leur pseudo élite dirigeante en place de grève, trop cons pour parler vrai comme le Sarkozy… Admirez le style de cette syntaxe digne de cet homme politique qui se la joue peuple.

  21.  » Ce n’est pas le moins paradoxal des effets destructeurs de la crise américaine, même s’il est éclipsé dans l’immédiat par les événements en cours : on attendait un détonateur américain, il se présente européen.  »

    Le GEAB avait visé juste alors ? Il parlait aussi de l’imminence d’un sommet euro brics.

  22. Et si d’avoir osé dégrader la note des USA donnait à la Dynastie Mondialiste au pouvoir la dynamique encore plus évidente de dynamiter ce qui reste de nos sociales démocraties ?

    En effet je vois mal les capitaux sortir du dollar pour aller où au juste ?
    C’est que nous parlons là de sommes colossales.

    Par contre maintenant on peut jouer encore plus la dette des autres pays….qui n’étaient pas encore atteint puisqu’on a osé toucher aux USA, au temple du capitalisme….

    Quand le système explosera ceux qui s’enrichissent aujourd’hui continuerons de le faire de plus belle à tout racheter pour rien comme l’histoire nous l’a déjà enseigné… Sauf si les hommes savent changer ce dont je doute.

  23. @Sam ‘s

    « Si les hommes sont incapables de réguler eux-mêmes les conséquences de leurs propres dérives, la nature et les lois qui régissent l’Univers les y contraindra. »

    Oui c’est exactement ce qu’il se produit.
    I do agree !

    cordialement.

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